Distribution géographique[modifier]
Implantation
historique des populations wolof.
La plupart des Wolofs vivent au Sénégal où
ils occupent les provinces historiques du Djolof, du Cayor, du Baol, duWaalo, du Fouta et du Saloum, ainsi que la presqu'île du Cap-Vert. Leur
nombre est en constante progression. Ils étaient 1 145 000 (soit
36,8%) selon des estimations de 1960,
2 096 253 (soit 41,09%) lors du recensement de1976,
2 960 450 (soit 43,7%) lors de celui de 1988 et 5 942 586 (soit 46,99%) lors du
recensement de 20021.
Les autres Wolofs sont surtout
présents en Gambie et en Mauritanie. En Afrique, ils ont
souvent émigré en Côte d'Ivoire et au Gabon.
On les trouve aussi dans le reste du
monde où l'immigration wolof s'est déployée : la France où la diaspora sénégalaise
est concentrée dans la région parisienne, l'Italie où il y a de très importantes communautés, notamment à
travers le système migratoire de la confrérie des Mourides2, et
aux États-Unis notamment.
Histoire[modifier]
D'après les historiens et
scientifiques, comme Cheikh Anta Diop, Aboubacry Moussa Lam ou encore Théophile Obenga, les
ancêtres des Wolofs (comme la plupart des ethnies d'Afrique) sont originaires
de la vallée du Nil (l'actuelle Égypte-Nubie).
Selon eux, les traces les plus anciennes d'une culture, surtout en ce qui
concerne la langue, les principes religieux et culturel dont les Wolofs ont
hérité, remonteraient à l'époque de l'Égypte pharaonique, aussi
bien en Basse-Égypte qu'en Haute-Égypte et Nubie. Les
recherches effectuées par ces historiens l'ont démontré en faisant des
comparaisons culturelles, anthropologiques et linguistiques entre l'égyptien ancien et le wolof qui en est une des langues les plus proches.
La tradition orale wolof
rapporte que les Wolofs sont originaires de la vallée du Nil, comme en
témoignent les Cahiers de Yoro Boli Diaw qui, en rassemblant les diverses
traditions orales wolof, décrit les six migrations entre le Nil et la vallée du fleuve Sénégal auxquelles le Sénégal doit son peuplement au xixe siècle3. Les
Wolofs ont d'abord cohabité avec les Berbères dans
le sud-est de la Mauritanie, en compagnie des Peuls, des
groupes mandingues, des Soninkés et
des Sérères. Tous
ces groupes de Noirs étaient appelés Bafours par
les Berbères. À
l'époque de l'empire du Ghana, les
Wolofs étaient de religion traditionnelle. Ils habitaient le Tekrour, royaume vassal du Ghana
situé dans la vallée du fleuve Sénégal et l'un des grands foyers culturels de l'ethnie toucouleur. La tradition orale
confirme que le berceau de la culture wolof fut le delta du fleuve Sénégal au Waalo où régna l'ancêtre mythique des Wolofs, Ndiadiane Ndiaye.
.
Au xie siècle, les Almoravides, guerriers musulmans d'origine maure, commencent à vouloir convertir les
groupes de religion traditionnelle, par le djihad. Les Toucouleurset les Soninkés, étaient déjà musulmans
pour la plupart d'entre eux, convertis par les Dyulas,
eux-mêmes initiés par les commerçants arabo-berbères entre le viie siècleet le ixe siècle. En
revanche les Sérères, les Peuls et les Wolofs – pour échapper à la pression des
Almoravides, mais aussi et surtout à cause de la sècheresse – entreprennent
plusieurs migrations qui les mènent dans les régions qu'ils peuplent
aujourd'hui, en particulier dans le cas des Wolofs, le nord-ouest et le centre
du Sénégal.
Au début du xiiie siècle, les
Wolofs fondent l'empire du Djolof qui regroupe à son apogée les États du Waalo, du Cayor, du Baol, du Sine, du Saloum, le Fouta-Toro, leNiani, le woulli et le Bambouk. La tradition orale
chante même que les bourba djolof auraient dominé tout le Sénégal actuel.
Après 1549, les
États vassaux du Djolof retrouvent leur indépendance jusqu'à la fin du xixe siècle au moment de la colonisation française.
Le mot walaf est l'ancêtre du mot wolof. Djolof Mbengue supposé d'origine mandingue est
le fondateur du premier village wolof. Il s'établit, avec plusieurs groupes
wolofs, dans ce qu'on appelait alors le pays laf. En
wolof le mot wa signifie « ceux venant de », donc wa-laf désignait
ceux venant du pays laf. Ce pays laf est, avec le royaume duWaalo, l'un
des lieux de naissance de l'ethnie wolof. Plus tard le mot walaf devint
le mot wolof. Cheikh Anta Diop, scientifique et
égyptologue sénégalais, utilisait le motwalaf dans ses recherches sur l'origine des Wolofs.
Langue[modifier]
Leur langue est le wolof. Le nombre,
ainsi que la présence des Wolofs dans les principaux centres urbains notamment,
leur ont permis dès l’indépendance sénégalaise de l’imposer comme principale
langue nationale. Bien avant le français, c’est la langue la plus comprise par
les différentes ethnies sénégalaises (près de 85% de la population).
Le phénomène de wolofisation4 s'accentue de nos jours, notamment grâce à
l'urbanisation, car parler le wolof lorsqu'on vit dans des villes comme Dakar, Louga, Thiès, Saint-Louis ou Kaolack est
indispensable.
Patronymes[modifier]
Les patronymes les plus portés chez
les Wolofs sont : Ndiaye, Diop, Fall, Guèye, Mbaye, Mbengue, Thiam,
Dieng, Seck, Mbacké, Beye, Mbow, Lô, Samb,
Boye, Ndaw,Wade, Ndiouck, Mbodj, Leye, Gaye, Diaw, Niang, Niasse, Péne,
Kassé, Mboup, Diagne, Gaye. On en compte plus d'une
centaine.
Beaucoup de noms de
familles portés par des Wolofs sont des noms d'origine étrangère, car l'ethnie wolof comme l'ethnie toucouleur est très
métissée. L'assimilation d'individus appartenant aux ethnies voisines des
Wolofs comme les Peulhs, Sérères, Toucouleurs, Lébous, Maures et Mandingues, a été très fréquente.
Ce phénomène est plus ou moins ancien selon les familles. C'est ce qui explique
qu'on trouve chez les Wolofs une grande diversité de patronymes.
Religion[modifier]
La presque totalité des Wolofs sont musulmans et
adhèrent aux confréries soufies : Mouride, Tidjane, Qadiriyya, Layène. Même si la religion musulmane
pénétra très tôt chez les Wolofs, l'imprégnation fut lente, et la conversion
massive de ce peuple à l'islam remonte à la fin du xixe siècle, à travers le mouridisme, et la confrérie
tidjane.
Quelques groupes chrétiens existent
également. Encore de religion
traditionnel, dites Tieddo, les Wolofs pratiquaient le totémisme, le matriarcat,
l'hommage aux ancêtres, ainsi que les autres éléments de la religion africaine
qui reconnait aussi un Dieu unique et créateur.
Malgré cela tradition africaine reste
très vivace, et les talismans téré sont
fréquemment arborés, en protection contre les djinns. La
religion traditionnelle d'origine, a
davantage été conservée chez les Lébous, qui eux l'ont adapté avec l'islam.
L'esprit d'ouverture des Wolofs a
permis au Sénégal de construire un État-Nation sans ethnicisme ni tensions
interethniques.
Les Wolofs ont également comme
principe traditionnel ce qu'ils appellent le jom. Le jom représente les valeurs5 de courage, respect des anciens, de modestie,
générosité, de contrôle de soi, d'honneur, que chaque Wolof s'efforce de
respecter chaque jour. Il y a également la teranga qui
représente la capacité à accueillir les étrangers avec respect, tout faire pour
que le visiteur garde un souvenir inoubliable de sa visite.
C'est grâce à cela que partout on
connaît la capacité des Sénégalais à accueillir les gens.
La société wolof est de type
patrilinéaire, depuis leur islamisation, avant cela elle était matrilinéaire.
Il existe deux branches familiales, la paternelle appelée Guegno, et la maternelle Meen. Pour les wolofs, si c'est du lignage Guegno, que l'on hérite du nom de familleSant, lié à un l'animal totem, et de la condition sociale (Caste), c'est du lignage Meen, que l'on reçoit le caractère Jiko, le sang Deret, la chair Soox, et l'esprit Xel. Les pouvoirs mystiques ndëmm sont transmis par la mère. Les classes d'âges jouaient un rôle important dans la structure social, chaque classe avait ses rites d'initiation et ses interdits. Dans la famille wolof, le respect envers les aînés, et les plus âgés que soi est primordial. Avec l'islam le rôle de l'homme dans la société a pris plus d'importance. Avant la femme avait plus de pouvoir de décision. Mais aujourd'hui chez les Wolofs, comme dans beaucoup de sociétés africaines, la femme est tout de même respectée et honorée, et l'islam qu'elle pratique est un islam libre. Dans la société wolof, la parenté à plaisanterie, ou cousinage, concerne surtout les nomspatronymiques, par exemple entre les Niang et les Dieng, ou bien les Wade et les Mbaye, etc. Les Wolofs appellent cela le kal.
Il existe deux branches familiales, la paternelle appelée Guegno, et la maternelle Meen. Pour les wolofs, si c'est du lignage Guegno, que l'on hérite du nom de familleSant, lié à un l'animal totem, et de la condition sociale (Caste), c'est du lignage Meen, que l'on reçoit le caractère Jiko, le sang Deret, la chair Soox, et l'esprit Xel. Les pouvoirs mystiques ndëmm sont transmis par la mère. Les classes d'âges jouaient un rôle important dans la structure social, chaque classe avait ses rites d'initiation et ses interdits. Dans la famille wolof, le respect envers les aînés, et les plus âgés que soi est primordial. Avec l'islam le rôle de l'homme dans la société a pris plus d'importance. Avant la femme avait plus de pouvoir de décision. Mais aujourd'hui chez les Wolofs, comme dans beaucoup de sociétés africaines, la femme est tout de même respectée et honorée, et l'islam qu'elle pratique est un islam libre. Dans la société wolof, la parenté à plaisanterie, ou cousinage, concerne surtout les nomspatronymiques, par exemple entre les Niang et les Dieng, ou bien les Wade et les Mbaye, etc. Les Wolofs appellent cela le kal.
« Femme
ouolove et ses enfants » (1902 ?)
Traditionnellement, les femmes wolofs
se tatouaient les lèvres et les gencives pour faire ressortir la blancheur de
leurs dents. Elles utilisaient le henné pour les mains et
les pieds et le khol pour les yeux. Elles attachent sur leur tête un
foulard (en wolof moussor), ou mettent le voile, et s'habillent avec différents
pagnes et boubous traditionnellement bleu indigo, mais parfois très
colorés avec différents motifs. Elles portent aussi bien les tuniques que les boubous (en
wolof mboubb). Les coiffures sont très variées, parfois très
hautes, et fréquemment des cauris sont attachés dessus ainsi que des pièces de monnaie
et de bijoux en or ou en argent selon les moyens. Les femmes âgées coiffent
généralement leurs cheveux en un simple chignon, ou tressés de façon très
simple mais ne font jamais tête nue. Les femmes portent d'imposantes boucles en
or ou argent aux oreilles, des rangées de perles autour des reins, et un
collier d'or ou d'argent autour du cou ainsi qu'une sorte de portefeuille en
cuir ouvragé également porté autour du cou parfois décoré d'or ou d'argent
appelé nafa ou makhtoum aussi bien porté par les hommes que par les femmes et
qui avait la même fonction que les sacs à main modernes. Traditionnellement,
lorsqu'une femme devient mère pour la première fois, elle ajoute un bracelet
d'argent à sa parure.
Les hommes du peuple portent souvent
un pantalon bouffant, avec un boubou par dessus ils portaient aussi une large
ceinture de cuir par dessus leur boubou et chaussaient des sandales ou des
babouches.Chez les aristocrates et les classes aisées la tenue était plus
compliquée:le boubou était richement brodé et on chaussait des bottes en cuir
ouvragé, ils portaient également une cape par dessus le boubou et un sabre
accroché à la ceinture. Les couvre-chefs masculins ont évolué selon les
périodes. Lorsqu'ils étaient encore de religion tiédo, les hommes portaient leurs cheveux
tressés et parés de bijoux. Les hommes de l'aristocratie wolof, arboraient
différentes coiffures en fines tresses, comme le fond les Baye Fall aujourd'hui. David Boilat réalisa
de nombreuses planches décrivant de telles coiffures. Plus tard, l'usage des
turbans se répandit, et aujourd'hui, les Wolofs arborent plus fréquemment des
bonnets rouges, blancs ou noirs. Leur forme est plus souvent ronde ou carrée,
également le chapeau conique, forme que portent plus généralement les Peuls et
Sérères.
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